← | Tous les albums | → |
Le comme bac | Le retour du comme bac |
← | Musique lyrique | → |
Papitruc | Bienvenue chez les fachos |
Date de sortie : dimanche 30 décembre 2012.
Une comédie musicale de Nicolas Bruche (sur une idée originale de Faïcel Iboudghacen). Ou la rencontre entre Faïcel Benguigui et Carl Arthur Pelligrini sur fond de musique fusion. Le tout accompagné d’une belle brochette de couillons. Kesse tu penses du passage là ?…
Pour obtenir une copie numérique de cet album, envoyez-moi un message à <nbruche@riseup.net>. Vous êtes autorisés à copier cet album et à le distribuer, tant que l’utilisation n’est pas commerciale, sous condition d’indiquer les auteurs et de respecter la licence.
# Présentation des personnages (par ordre d’apparition) **Narrateur** C’est lui qui raconte l’histoire. Il est plutôt objectif. Quoique… ça dépend. Il adopte un ton neutre. C’est pas le genre de mec qu’on croise dans la rue. **Carl Arthur Pelligrini** Le pote zicos de Faïcel Benguigui. Primé aux Oscars de Villebousin 1982 pour le meilleur second rôle. Il vient de Pondrôme dans le comté de Sapicourt-le-Moutier. Il loue un appart’ dans le centre de Sokarville. On sait pas vraiment ce qu’il joue comme instrument, mais il a un groupe de fusion, Les Perfusion. Grand amateur de bière, il aime la déguster sur la terrasse du bar discount tenu par José. **Faïcel Benguigui** C’est le héros. Il vient de Falmignoul dans le comté de Sapicourt-le-Moutier. Il s’est perfectionné dans le saut de cabri et joue du violon électrique en do dièse. L’aimerait bien intégrer un groupe de blues-funk. D’où sa venue à Sokarville. Il aime bien la binouze, mais quand même moins que Carl Arthur. A tendance à se poser un max de questions. **José** C’est le patron du bar discount de la place de la République. Il croit qu’il fait partie de la jet-set. Du coup, il s’habille bien, mais chez lui, ça fait ringard. C’est le genre à rentrer sa chemise dans son jean porté super haut. Il est pote avec Gégène avec qui il boit des Pils sur le quai des pigeons. Il a fait l’Indochine et occupe son temps libre en s’adonnant à la pratique du judo. **Gégène** Un clodo de 68 piges qui traîne partout mais surtout sur le quai, à côté des pigeons. Il est constamment bourré. Il a fait de la cabane avec Francis LeBelge. C’est un bon pote au José et une vieille connaissance de Philippe de Waldekens. Fan de Chimel Darsou, il est homophobe et rancunier. **Philippe de Waldekens** Le maire PMU de Sokarville. Il est propriétaire du NewSex. C’est une vieille raclure qui a fait mai 68 et un hold-up réussi. Son ennemi juré Gégène ne l’a jamais oublié. **Tache d’Huile** D’origine malto-serbe, il tient la sandwicherie de la place de la République, en face du bar discount. Plutôt bourru, honnête et antipathique, il fait pas crédit et attire les ennuis. **Caporal-chef Jolivet** Le Caporal aime les problèmes résolus. Aussi, il n’y va pas de main morte et expédie rapido la basse besogne. Pas conciliant, buté et surtout con, il arrondit ses fins de mois en faisant le vigile au NewSex. Vous avez le bonjour de sa femme. **Jean-Marc Dilsoni** Le voisin d’immeuble de Carl Arthur. Avec son look improbable et sa moustache ultra-bionique, il fait penser à Patrick Dils. D’ailleurs, il habite chez maman. Plutôt facho, il est très respecté chez les anciens combattants. Normal, il s’y investit à donf. **Émile Franleux-Morsso** Se fait un max de blé avec des tubes de merde. Se fait payer 10.000 FF la presta de 10 titres. Performe avec une guitare électrique pas branchée. Un escroc sympa. **Leonardo** Le pote d’Émile Franleux-Morsso. **Ako** On ne sait pas grand chose de lui si ce n’est qu’il est toujours au bout du fil. Il travaille pour la mairie de Sokarville. Ses méthodes sont très catholiques. Un intermédiaire pour Faïcel. **Jean-Luc Wrobleski** Entraîneur au stade Berthelot, c’est le collègue de Jean-Jacques Louis. Son amour de la piste fait de lui un célibataire endurci. C’est un procédurier de la première heure. Il aime bien parler le jargon technique, surtout quand c’est incompréhensible. **Jean-Jacques Louis** Collègue de Jean-Luc Wrobleski, il entraîne les athlètes du stade Berthelot et supporte pas les imprévus. Ça le fout en rogne. Bourré de principes à la con, il accompagnera à merveille vos repas de famille. **Daniel** Gérant du NewSex. Adepte du tuning. Se rend pas compte des réalités. Il a ses contacts avec Émile Franleux-Morsso et son copain Leonardo. C’est toujours ça de pris. **K-Lou** Strip-teaseuse de luxe au NewSex. Elle adore les musiciens, surtout Chimel Darsou qu’elle a eu le privilège de rencontrer personnellement. Collectionneuse d’autographes, elle ponctue ses fins de phrase d’une syllabe capitale. **Chimel Darsou** Un connard de droite. **Jean-Mich** Dee-Jay de campagne. Adoré des mamies. Connu surtout pour avoir créé le concept de concours de T-shirt mouillés à Montauban en 83. Sûrement un pote au Daniel. **L’abbé Maklouf** Le clergé. Il en fallait un. Donc pédo et de droite. # Plan chronologique **01 Introduction à la grande messe dominicale** *Jeudi 04 jovembre : 08h00* Faïcel Benguigui arrive en gare de Sokarville… **02 Arrivée de Faïcel Benguigui à Sokarville** *Jeudi 04 jovembre : 16h00* Faïcel rencontre Carl Arthur au bar discount. Ils picolent des binouzes et José les jarte de son bar. **03 Chez « Tache d’Huile »** *Jeudi 04 jovembre : 23h30* Carlo et Faïcel se prennent un casse-dale chez « Tache d’Huile ». Gégène et Philippe se castagnent. Le Caporal-chef Jolivet embarque Tache d’Huile. **04 Chez Carlo** *Vendredi 05 jovembre : 00h00* Carlo emmène Faïcel chez lui. Ils tombent sur Jean-Marc. Le voisin du dessous balance une grenade chez Carlo. **05 Kesse tu penses du passage ?** *Vendredi 05 jovembre : 00h30* Carlo fait écouter à Faïcel son nouveau morceau. Celui-ci improvise dessus. **06 Émile Franleux-Morsso** *Vendredi 05 jovembre : 00h40* Sonnerie de portable de Faïcel. C’est Ako qui l’appelle pour lui proposer un boulot au club d’athlé. **07 Faïcel-o au stade Berthelot** *Vendredi 05 jovembre : 11h00* Faïcel se pointe au stade. Il rencontre Jean-Luc et Jean-Jacques. Il se fait jarter. **08 N’oubliez pas d’aller à la messe dominicale !** *Vendredi 05 jovembre : 11h10* Faïcel appelle Ako qui lui propose un autre boulot de merde à Montdidier. La condition pour l’avoir est d’assister à une messe dominicale. Faïcel refuse en bloc. **09 Pèlerinage à Montdidier** *Vendredi 05 jovembre : 11h20* Faïcel refuse en bloc de chiotte de merde. Il se dirige vers le quai des pigeons. **10 Remise en question sur le quai des pigeons** *Vendredi 05 jovembre : 12h00* Faïcel réfléchit à la proposition d’Ako. Gégène lui donne son avis. Pour le remercier, Faïcel le balance dans la rivière. **11 Discute discount** *Vendredi 05 jovembre : 12h30* Faïcel retrouve Carlo au bar discount. Daniel appelle Carlo pour lui proposer un plan non déclaré au NewSex. Faïcel explique à Carlo qu’il ne pourra pas jouer avec lui. José veut venger Gégène. **12 Le NewSex** *Samedi 06 jovembre : 00h10* Le Caporal-chef Jolivet ne veut pas laisser entrer Carlo dans le NewSex. K-Lou accoste Carlo. Le groupe de celui-ci performe. Il rentre chez lui. **13 Fête patronale de Ham-sur-Meuse** *Samedi 06 jovembre : 11h00* José et Gégène se pointent à la ducasse et tombent sur la cérémonie commémorative. **14 Blues en si bémol** *Samedi 06 jovembre : 11h15* L’harmonie du coin joue un boquet. **15 Méga 2000** *Samedi 06 jovembre : 23h30* Le DJ Jean-Mich met le feu lors du bal disco. Gégène a gagné le concours de T-shirt mouillés. Il va chanter une chanson. **16 Funk et Bière** *Dimanche 14 jovembre : 19h45* Carlo et son groupe performent lors du festival mondialement renommé « Funk et Bière ». **17 Grande messe dominicale en mi mineur** *Dimanche 14 jovembre : 19h50* Pendant ce temps, Faïcel performe à la messe dominicale de Montdidier.
3:33
**Chœur** Heureux l’homme qui débarque à Sokarville Car il est dans la grande capita-a-a-a-a-a-ale Il ne se doute pas de ce qui l’anime V’là t’y pas la messe dominica-a-ale Ah-ah-aah, ah-ah-aah, ah-ah-ah-aah Ah-ah-ah-ah-ah-ah-ah-ah Aah…
5:27
**Narrateur** Voici l’histoire de Faïcel Benguigui. Lui qui débarque fraîchement de Falmignoul, un village situé dans le comté de Sapicourt-le-Moutier. Lui qui a brillamment terminé ses études de commercial chez Schullman Plastics. Il arrive enfin dans la grande ville de Sokarville. L’occasion inespérée pour lui de devenir violoniste électrique d’un groupe de blues-funk, dans lequel il pourra utiliser la pédale auto-wah qu’il a fauchée à son professeur Guy Routchenko, dont il a également plagié le style de jeu très près du micro chevalet, pour se rapprocher du son des Shadows de Hank Marvin… Dès son arrivée à Sokarville, il se rend dans une des « Agences D’Insertion Énigmatique À LA VIe Sokarvilloise par la Dellation Forcée » (les fameuses A.DI.E.A.LA.VI.S.D.F.), pour déposer des candidatures d’éducateur spécialisé dans le saut de cabri… Ensuite, il se promène dans le centre et repère une terrasse discount dotée de tables en carton et un mec en train de jouer avec son dentier. Intrigué, Faïcel Benguigui va à sa rencontre. Mais comment s’appelle-t-il ?… Et d’où vient-il ?… **Carl Arthur Pelligrini** Mon nom est Carl Arthur Pelligrini, et je viens de Pondrôme. **Narrateur** Pondrôme !!… Faïcel connait bien ! Il vient de Falmignoul ! **Carl Arthur Pelligrini** Ha ha ! C’est un bon lui ! Qu’il vienne donc à ma table ! J’lui paye une mousse ! **Narrateur** Faïcel Benguigui a entendu !… Et je pense qu’il va venir s’installer à la table de Carl Arthur Pelligrini… Hin, hin, hin, hin… **Carl Arthur Pelligrini** (À la serveuse.) Serveuse portugaise ultra-exploitée ! Deux mousses !… (Au public.) Le mec de Falmignoul… c’est comment son nom déjà ?… **Faïcel Benguigui** Faïcel Benguigui !!!… C’est moi ! **Carl Arthur Pelligrini** Salut !… Et tu fais quoi dans la vie ? **Faïcel Benguigui** Du violon. **Carl Arthur Pelligrini** Alto ? **Faïcel Benguigui** Nan, électrique. **Carl Arthur Pelligrini** Quel style ? **Faïcel Benguigui** Blues-funk. **Carl Arthur Pelligrini** C’est bon ça. **Faïcel Benguigui** Ouais. Et j’suis aussi capable de faire un plan d’basse ou un plan d’batterie… Et même un plan d’orchestre ! **Carl Arthur Pelligrini** Nan ?… **Faïcel Benguigui** Si si, écoute un peu pour voir… **Narrateur** Il a raison !!!… La serveuse portugaise ultra-exploitée leur amène deux bières bleues avec une rondelle de ketchup solidifié, mais uniquement dans le verre de Faïcel. Carlo est un habitué du bar, mais il est allergique à la tomate roumaine. Ils trinquent et vident leur verre en 3 sokarsecondes 27… Les deux hommes recommandent aussitôt une tournée de Pech-Melbush en version extrême-redoutable… **Faïcel Benguigui** Et toi alors, t’es zicos ? **Carl Arthur Pelligrini** Ouais, j’ai joué avec Max Obino et Gilbert Chopino, et même avec les frères Loggia. Je joue de… **Faïcel Benguigui** Atta, j’t’arrête ti d’suite ! Tu vois celui-lal ? **Carl Arthur Pelligrini** Ouais ? **Faïcel Benguigui** Regarde la tête de cinglé qu’il a. **Carl Arthur Pelligrini** Ha ha ha ha !… **Faïcel Benguigui** Ha ha ha ! **Carl Arthur Pelligrini** Ah, la tête de fou ! **Faïcel Benguigui** … **Carl Arthur Pelligrini** Lui, c’est José, le patron du bar. Il traîne souvent avec Gégène sur le quai, à côté des pigeons. **Faïcel Benguigui** Ah, ok… **Narrateur** José sert lui-même les commandes en terrasse, car il vient de virer sa serveuse portugaise ultra-exploitée. Il porte des lunettes noires rétro, une chemise hawaïenne et pense faire partie de la jet-set de Sokarville. **Faïcel Benguigui** Tu connais pas un bon groupe de blues-funk qui cherche un violon électrique ? **Carl Arthur Pelligrini** Nan, mais sinon j’ai mon groupe… On fait d’la fusion… **Faïcel Benguigui** Ah ouais ? **Carl Arthur Pelligrini** Ouais, on s’appelle les Perfusion. **Faïcel Benguigui** Ah ouais, j’aimerais bien écouter à l’occaz… **Carl Arthur Pelligrini** Tiens, c’est not’ cassette… Tu m’diras c’que t’en penses… **Narrateur** José vient vers eux, chope la cassette et la casse violemment en deux en la percutant contre son genou droit. **José** (À Carl Arthur.) Tiens, regarde c’que j’en fais d’ton produit… **Chœur** Tziou ! **Narrateur** Ensuite, en bon patron V.I.P., il rentre dans son bar discount, en ressort avec un Kärscher de marque colombienne non identifiée et se met à bombarder toutes ses tables en carton. Précipitamment, Carlo et Faïcel-o se lèvent de leurs chaises en peau de mouton et courent 18 sokarmètres en direction de la fontaine de la place de la République. **Faïcel Benguigui** Ah vache ! Il est fou celui-lal… **Carl Arthur Pelligrini** Ouais, ça lui arrive des fois. Le point positif, c’est qu’on s’est quand même enfilé chacun 7 sokarlitres de bibine gratis. **Faïcel Benguigui** OK… ’tain, j’ai faim ! Pas toi ? **Carl Arthur Pelligrini** Si, à donf ! On va aller faire un tour au Méditerranéen voir c’qu’y z’ont… **Faïcel Benguigui** Allez !
4:47
**Narrateur** Les deux loustics arrivent à la sandwicherie « Le Méditerranéen », qui ne s’appelle plus « Le Méditerranéen » d’ailleurs, car l’enseigne indique : Chez « Tache d’Huile », quand ils aperçoivent Gégène en train de se descendre une bouteille de Villageoise. Celui-ci paraît intrigué par un pingouin qui vient de sortir du sex-shop mitoyent : le NewSex. Il s’agit de Philippe de Waldekens, le maire de Sokarville qui est un vieux pote de Gégène. Il est également propriétaire du NewSex, hé hé hé… Rappelons les faits. 1984. St-Nazaire. Sur une idée originale de Philippe de Waldekens, Gégène organise le hold-up de la cafét’ du Cam’pus de l’église St-Maklouf. L’affaire tourne mal pour lui pendant que Philippo se fait la malle avec tout le pognon. Gégène ne l’a jamais oublié et il a bien ruminé sa vengeance en cabane, aidé par les bons conseils de Francis le Belge. Soudain, Gégène reconnaît Philippo… **Gégène** Philippe !!… J’t’ai r’trouvé !! **Philippe de Waldekens** Gégène !!… T’es encore vivant ??… **Narrateur** Effrayé, Philippe se planque derrière un parasol. **Gégène** Philippe !!!… Je sais où tu t’caches !!!… Viens ici que j’te bute enculé ! **Philippe de Waldekens** Ta gueule !!… Viens ici sale enculé !! **Gégène** Salaud !!! **Narrateur** Gégène empoigne alors une chaise — en carton elle aussi — et la balance en direction de Philippe. **Chœur** Tziouuwww… **Narrateur** La chaise transperce le parasol… **Chœur** Tziow ! **Narrateur** … — qui est un trompe-l’oeil pour connards — et atterit en plein dans la gueule de Philippe. **Chœur** Proït ! **Narrateur** Aussitôt, la baston fait rage… **Chœur** Ta gueule !!… Boum ! Je sais où tu t’caches !!!… Pan ! Pan ! Viens ici sale enculé !!… Pwiou ! Salaud !!!… **Narrateur** Et ce n’est pas près de s’arrêter, car la bande de Dantoine Bouchakouille passe par là, à ce moment là. Heureusement, José vient régler ça en kärscherisant l’intégralité de la façade de chez « Tache d’Huile ». **Chœur** Et oui. **Narrateur** Tous les poivrots et les pingouins se barrent et les deux compères peuvent enfin prendre leur commande. **Faïcel Benguigui** Bonjour ! **Tache d’Huile** Bonjour. **Narrateur** Faïcel aperçoit un mulot qui se faufile sous Tache d’Huile. **Chœur** Tziouuu… **Faïcel Benguigui** Vous bouffez du mulot ici ? **Tache d’Huile** Y vous faut quoi ? **Faïcel Benguigui** Ben en fait, y m’faudrait… 4 frites. **Tache d’Huile** Ouais ouais… 4 frites. **Faïcel Benguigui** Deux cervelas !… Un cervelas froid et un cervelas chaud. **Tache d’Huile** OK… et pour l’aut’ ? **Carl Arthur Pelligrini** Un américain… spécial, steak. Avec les feuilles de salade hein… comme d’habitude. **Tache d’Huile** Ouais… C’est tout c’qui vous faut ? **Carl Arthur Pelligrini** Ouais, pis vous m’rajouterez deux fricandelles… **Faïcel Benguigui** Un Poulicroc ! **Carl Arthur Pelligrini** Et un Maxicanto. **Tache d’Huile** Alors, quelles sauces pour les frites ? **Faïcel Benguigui** J’vais prendre sauce heu… hm, hm, hm… Vous avez quoi comme sauces là ? **Tache d’Huile** Andalouse et kamikaze. **Faïcel Benguigui** J’vais prendre sauce provençale. **Tache d’Huile** J’vous les emballe dans du papier alu ? **Carl Arthur Pelligrini** Ouais, pis vous m’mettrez deux Kronenpils. **Tache d’Huile** J’ai pus d’Kronenpils. Kanterbourg ?… **Carl Arthur Pelligrini** Ça ira. **Tache d’Huile** Y vous faut aut’ chose ? **Faïcel Benguigui** Nan ce s’ra tout, euh j’vous dois combien là ? **Tache d’Huile** Ça vous f’ra 33 sokardo 87. **Faïcel Benguigui** Ah merde, j’ai que 2 sokardo 20… **Carl Arthur Pelligrini** Sss… ah… moi j’ai p’us rien… **Faïcel Benguigui** Ben, ché pas euh… si y’a… possibilité d’négocier le tarif, quoi… **Tache d’Huile** Ah non, j’crois qu’ça va pas être possible. **Faïcel Benguigui** Bon ben alors euh… j’annule… et… on va prendre la pizza là qu’est là. **Tache d’Huile** Ouais, c’est ça ouais… Tenez. **Faïcel Benguigui** (À Carl Arthur.) T’as un couteau suisse, toi ? **Carl Arthur Pelligrini** K, k… donne la moi. **Narrateur** Carlo sait comment s’y prendre avec les pizzas mouillées de chez « Tache d’Huile ». Il les déchire en deux… **Chœur** Tiowou ! **Narrateur** Ils bouffent ça en 5 sokarsecondes 89, sortent de chez « Tache d’Huile » et prennent la décision de finir la soirée chez Carlo qui habite à deux pas. Sur le chemin, ils croisent le Caporal-chef Jolivet qui s’était caché derrière la fontaine en attendant la fin de la baston. Il vient régler le problème. **Caporal-chef Jolivet** (À Tache d’Huile.) Bon alors, kesse qu’c’est qu’c’bordel, là ? Heing ?… **Tache d’Huile** C’est pas moi, m’sieur l’agent ! C’est à cause de Gégène et José ! **Caporal-chef Jolivet** Tss tss tss… J’veux rien savoir !… Règle le problème !! **Tache d’Huile** Écoutez m’sieur l’agent !… C’est pas moi !!… J’vous jure ! C’est pas moi !! **Caporal-chef Jolivet** Rin à fout’ !… Et pis moi, c’est Jolivet… Caporal-chef Jolivet ! **Tache d’Huile** Mais m’sieur l’agent… piss’que j’vous dis qu’c’est pas moi !… **Caporal-chef Jolivet** Ouais ouais, c’est ça ouais… T’as l’bonjour d’ma femme ! **Narrateur** Et c’est ainsi que le Caporal-chef Jolivet embarque Tache d’Huile… **Chœur** D’accord, pas d’problème.
4:12
**Narrateur** En montant les escaliers de l’immeuble où loge Carlo au 3è étage avec ascenseur en carton, les deux loustics croisent Jean-Marc Dilsoni, le fils de la propriétaire Ginette Milli. Jean-Marc porte des moustaches ultra bioniques à effet de serre rétro-laser inversé, qui lui permettent de manger la bonne soussoupe de mamie sans avoir à baisser le menton, ce qui est quand même plus classe. La paire de lunettes fumées, le pyjama et l’épi sur le crâne sont de rigueur à cette heure tardive. **Jean-Marc Dilsoni** (À Carl Arthur.) Qu’est-ce qu’y fout là celui-lal ? **Carl Arthur Pelligrini** Lui là ?… C’est rien. **Jean-Marc Dilsoni** Ah ouais ?… Et comment qu’y s’appelle ? **Carl Arthur Pelligrini** Faïcel Benguigui. **Chœur** Hé hé. Hh huh. **Narrateur** Mais Faïcel est déjà sept marches en amont… Le chœur ?… **Chœur** Faïcel est déjà sept marches en amont… **Jean-Marc Dilsoni** (À Faïcel.) N’Jiji ! Viens ici ! **Faïcel Benguigui** Écoutez… c’est pas moi ! J’vous jure, j’ai rien fait ! **Jean-Marc Dilsoni** Ça a pas l’air de t’plaire ma moustache… J’me trompe ? **Faïcel Benguigui** Si, si, mon colonel ! Elle est bien vot’ moustache. **Jean-Marc Dilsoni** Ben, souriez un peu alors… **Faïcel Benguigui** À vos ordres, mon commandant ! **Jean-Marc Dilsoni** Première section !!!… Aouh !!!… Fixe !!!… Pour aller à droite ! À droite !… Droite !… Et un, deux, un, deux, un, deux, un, deux… **Chœur** 1, 2, 1, 2, 1, 2, 1, 2… **Narrateur** Faïcel et Carlo exécutent le pas… Le chœur ?… **Chœur** Faïcel et Carlo exécutent le pas… 1, 2, 1, 2, 1, 2, 1, 2… **Jean-Marc Dilsoni** C’est bon, vous… vous pouvez « romper ». **Chœur** D’accord, pas d’problème. **Narrateur** Jean-Marc Dilsoni est un ancien membre du syndicat des éleveurs de colombins du Mid-West charentais, et à ce titre, il a tous les droits. Y compris celui de chier à travers un verrou de porte blindée… **Chœur** Et oui. Ça va ? **Narrateur** L’appartement de Carlo est doté d’un matelas rétro-actif bleu plage et d’un home-studio monopolisant 98 sokarpourcents de l’espace vivable. En entrant, Faïcel Benguigui, devant tant de merveilles, ne peut s’empêcher d’effectuer sa spécialité, qui est un léger soubresaut de cabri… **Chœur** Hé hé. Tziouwww… Hh huh. Hé hé. **Narrateur** Il réalise là une belle performance, en évitant toutefois le triple-axel-loots suivi de rondade carpette, qu’il ne réussit pas à chaque fois. Une demi sokarseconde plus tard, on entend taper avec un balai contre le plafond de l’appartement du dessous. **Chœur** Ha, voilà, j’croyais qu’y avait personne. Pô ! Pô ! Pô ! Mais si, y’a du monde ce soir. Pô ! Pô ! Pô ! **Carl Arthur Pelligrini** (Chuchotant.) Ah oui, c’est très mal insonorisé ici. **Faïcel Benguigui** Merde, désolé… ch’savais pas. **Narrateur** La locataire du dessous est la belle-deuche du PDG de la chaîne-télé de Sokarville : « SokarTivi » ! **Chœur** Bam ! Ta gueule ! **Carl Arthur Pelligrini** Dorénavant, nous nous parlerons par signes. **Narrateur** Les deux compères commencent alors une discussion complètement incompréhensible à base de signaux SNCS grotesques qu’ils ont crus voir à la télé. Ils pipent absolument que dalle et au bout de 17 tentatives, n’en peuvent plus et explosent en pleurs. **Chœur** Ha ha ha ha ha ha… **Narrateur** Le patron de « SokarTivi » — qui est de passage chez sa belle-deuche — perfore alors le plancher à l’aide d’un marteau-piqueur de salon… **Chœur** Tak-a-tak-a-tak-a-tak… **Narrateur** … et lance une grenade dans la chambre de Pelligrini. **Chœur** Tziouuuuu… **Narrateur** Celle-ci explose ! **Chœur** Boum ! Bonjour. **Narrateur** Le plancher s’effondre ! **Chœur** Fiou ! Crac ! Beling ! Ha, voilà, j’croyais qu’y avait personne, mais si, y’a du monde ce soir. **Narrateur** Par miracle, le matériel de Carlo est sauvegardé. Par miracle encore, le PDG de « SokarTivi » décède sur le coup, suivi de peu par sa belle-deuche, car au fond, c’était la même personne… Direct-o, Carl-o pousse les Potard-o de sa Son-o… **Chœur** Direct-o, Carl-o pousse les Potard-o de sa Son-o **Narrateur** À donf ! **Carl Arthur Pelligrini** Ouais j’ai composé un nouveau morceau là, il est bien ! Mais… j’aimerais bien qu’tu l’écoutes pour qu’tu m’dises un peu… c’que t’en penses !
3:33
**Carl Arthur Pelligrini** J’ai composé un nouveau morceau-hha **Chœur** Oui mais rappelle toi Tu viens de nous le dire à l’instant **Carl Arthur Pelligrini** J’ai mis tout ce que je pouvais dans ce morceau-hha **Chœur** Tu t’es pas trop fait chier C’est grave pourri jusqu’à présent **Carl Arthur Pelligrini** Je vais faire un tube de ce morceau-hha **Chœur** Qu’il est con, c’est pas possible, En plus il y croit vraiment **Carl Arthur Pelligrini** J’espère que Faïcel aime ce morceau-hha (À Faïcel.) Alors ?… Kesse tu penses du passage là ? **Faïcel Benguigui** J’pense que c’est d’la merde en boîte. **Carl Arthur Pelligrini** Merci. Tu sais, mon groupe, les Perfusion… et ben, t’es embauché si tu veux… Ça t’dirait d’jouer avec nous au festival « Funk et Bière » dans une semaine ? **Faïcel Benguigui** Bien sûr. **Carl Arthur Pelligrini** Cool-euh !!… Alors, j’vais t’copier 192 mesures sur mon ordi, et tu vas faire un solo avec le Pandora. Il est en quoi déjà ton violon ? **Faïcel Benguigui** En do dièse. **Carl Arthur Pelligrini** Très bien. Tu vas utiliser un son saturé de type 2 avec le micro chevalet. La grille est construite sur les deux accords Bb7 et Amin7, et le phrasé emprunte les positions 1B, 4 et 5 de la pentatonique mineure de la. Tu peux jouer dessus le thème de Purple Haze en aéolien augmenté et le dédoubler en pétant… prout !… sur une homorythmie de tierces picardes. Tu montes d’un demi-ton au bout de 49 reprises… Tiens… voici le reste de la partition. **Narrateur** Le conducteur contient 319 feuilles recto-verso en disposition paysagiste. **Carl Arthur Pelligrini** Ça marche ? **Faïcel Benguigui** Rien à foutre. **Narrateur** Faïcel branche son micro… **Chœur** Tziou ! **Narrateur** Et c’est parti ! Faïcel improvise du n’importe quoi pendant que Carlo s’enfile deux kirs royaux, cinq Pech-Melbush et un Viandox, tout en simulant un bidouillage pompeux de sa console MaxOne… Le solo est une pure merveille… **Chœur** D’accord, pas d’problème. OK le débat. Non, hein ? Voilà. Simplement heu… tu nous fais signe heu… quand le disque part. Hein ? OK. Et j’ai avec moi… à mes côtés… Bonjour ! Voilà. On va passer… Jacques Bruel. Patrick Bruel, pardon. Alors… bien. **Narrateur** Malheureusement, au bout de quelques sokarminutes, Faïcel est obligé de stopper net, car son téléphone se met à sonner, diffusant à grand volume le tube « Émile Franleux-Morsso »…
1:46
**Émile Franleux-Morsso** Un bon gros tube de merde Je m’en fous car vous dansez dessus Je palpe un max de blé Voilà pourquoi les gens m’appellent « Émile Franleux-Morsso » Et en plus il y a la SACEM Des royalties de ouf C’est pour ça que bientôt je vais être Un peu plus près de ton cul Oh oui le tien public adoré-yeh Ma guitare déjà te fait remuer Un peu plus près de ton cul Avec mon copain Leonardo-ou-oh Je vais enfin pouvoir t’encul… **Faïcel Benguigui** (Au combiné.) Ouais ?… **Ako** Faïcel Benguigui ? **Faïcel Benguigui** C’est moi. **Ako** Ah vache… Elle dure vachement longtemps ta sonnerie ! **Faïcel Benguigui** Ouais, et encore, il en manquait un bout… C’est qui là ? **Ako** Je suis Ako, ton nouveau responsable intérimaire contre la fainéantise ambiante sokarvilloise. Je t’ai trouvé un boulot pour demain, au stade Berthelot, à 5 sokarheures du mat’. C’est la compèt’ du championnat du Val de Marne et y leur manque un sauteur… T’es obligé d’y aller, sinon, on te renvoie dans ton pays, à Falmignoul. **Faïcel Benguigui** Elle est comment la piste de ce stade ? **Ako** En tartan. **Faïcel Benguigui** OK… ça marche ! **Ako** Tes contacts sont Jean-Jacques Louis et Jean-Luc Wrobleski, du club d’athlé. Je te laisse te démerder pour y aller… et oublie pas ta licence… **Chœur** Tziow ! Tut… Tut… Tut… Tut… Tut… Tut… Tzouww ! **Narrateur** Ako raccroche à la barbe naissante de Faïcel, qui quitte Carlo en train de comater par terre dans son vomi de pizza et de Pech-Melbush…
3:48
**Narrateur** Le lendemain, Faïcel Benguigui se pointe au stade Berthelot avec 6 sokarheures de r’tard. Celui-ci est désert, si ce n’est la présence d’un homme… Cet homme, c’est Jean-Luc Wrobleski, qui vient d’installer à la place de la piste en tartan, une piste en mondo d’une couleur jaune fuchsia. Faïcel vient vers lui… **Chœur** A, é, a, é, a, é, a, é… Huh hhh huh hhh huh hhh… Et j’ai avec moi… à mes côtés. **Faïcel Benguigui** Bonjour ! Je suis Faïcel Benguigui, je viens de la part d’Ako… **Jean-Luc Wrobleski** Salut Faïcel ! Oui, Ako-euuh m’a parlé de toi-euuh. C’est cool que tu sois là-euuh… J’vais pouvoir te laisser ton plan d’entraînement pour la semaine. Donc tu f’ras du fractionné en cô-euuh-te. 3 fois 6 so-euuh-karminutes de 30/30 avec 2 so-euuh-karminutes de récup’. Travaille bien là-d’ssus… Étirements. Ischio-euuh-s et quadriceps. Ça risque de t’faire mal un p’tit peu-euuh, donc y fau-euuh-t qu’tu t’ména-eey-ges… **Chœur** D’accord, pas d’problème. Simplement heu… tu nous fais signe heu… quand le disque part. **Jean-Luc Wrobleski** T’as payé ta co-euuh-tisation ? **Faïcel Benguigui** Euh… non… on m’avait pas dit. **Jean-Luc Wrobleski** Ah… pour pouvoir s’entraîner ici, il faut payer sa co-euuh-tisation. Je ne suis pas habilité à t’au-euuh-to-euuh-riser à piétiner ma piste en mondo-euuh si tu n’as pas co-euuh-tisé. **Faïcel Benguigui** Et comment que j’fais pour payer ma cotisation ? **Jean-Luc Wrobleski** Pour ça-euuh, il faut voir avec Jean-Jacques Louis… Tiens, le v’là-euuh justement qu’arrive… **Narrateur** Jean-Jacques Louis arrive en courant… **Chœur** Eu, é eu, é eu, é eu… H h h h h hh hh hhh hhh hhhhhh… Harrrrrrr… Alors là et main’nant quoi ? **Jean-Jacques Louis** (À Jean-Luc.) C’est annulé !… **Faïcel Benguigui** De quoi ? **Jean-Jacques Louis** (À Faïcel.) C’est annulé… (À Jean-Luc.) C’est qui lui ? **Jean-Luc Wrobleski** Un concurrent pour le sau-euuh-t de ca-euuh-bri. **Jean-Jacques Louis** Il a payé sa cotisation ? **Jean-Luc Wrobleski** No-euuh. **Jean-Jacques Louis** (À Faïcel.) Quoi ? Mais ça va pas la tête ? Faut payer la cotisation ! Qu’est-ce que tu fous là ? T’as pas l’droit d’rentrer comme ça !… De toute façon, c’est annulé ! **Faïcel Benguigui** Ça veut dire quoi ça ? **Jean-Jacques Louis** J’annule ! **Faïcel Benguigui** Mais pourquoi ? **Jean-Jacques Louis** Pas’ke, j’avais d’mandé une piste couverte en résine. Et elle est pas là ! **Jean-Luc Wrobleski** Je croyais que tu voulais une piste en mondo-euuh… **Jean-Jacques Louis** Que d’chi ! J’ai commandé une piste en résine ! Donc j’annule la piste en mondo ! Et l’championnat aussi ! **Jean-Luc Wrobleski** Et lui alo-euuh-rs, il est v’nu pour rie-eey-n ? **Jean-Jacques Louis** Il a qu’à appeler Ako. Il aura bien d’aut’ tafs pour lui. Mais de toute façon, si y paye pas sa cotisation, il aura rien ! **Faïcel Benguigui** Ah merde. **Jean-Jacques Louis** (À Faïcel.) Mais nom de Dieu !… Mais vous courez à la catastrophe !! **Faïcel Benguigui** Bon ben, au r’voir alors… **Jean-Jacques Louis** Ouais c’est ça… casse toi ! **Chœur** OK. **Narrateur** Faïcel quitte le stade Berthelot, dépité… mais soudain, son inconscient le remplit de joie !! **Chœur** Alors là et main’nant quoi ? C’est pas grave tout ça T’as qu’à appeler Ako Y t’trouvera bien un boulot Laisse donc ces connards Pense à Guy Routchenko Hi hi Ho ho C’est vrai dans la vie Se dit le Benguigui Il faut surtout pas s’en faire J’ai un bon ami Carlo Pelligrini Ho ho Hi hi Hé hé. **Narrateur** Faïcel, remotivé, appelle direct-o Ak-o.
4:31
**Faïcel Benguigui** (Au combiné.) All-o Ak-o ? **Ako** Bordel !… Mais t’es qui toi ? **Faïcel Benguigui** Faïcel Benguigui. **Ako** Kesse tu veux ? Kesse tu veux ?… **Faïcel Benguigui** Ben, t’aurais pas un aut’ boulot, là, à m’proposer ? Passke ton plan au club d’athlé là, ça a foiré… **Ako** Ah ouais ?… **Faïcel Benguigui** Ouais. **Chœur** Ça va ? Bien ? Oui ? **Ako** Bon… Attends… Je regarde mes fiches… **Chœur** Et oui. Hé hé. Hh huh. Ha, voilà, j’croyais qu’y avait personne… mais si, y’a du monde ce soir. **Ako** Bon, t’as de la chance. Y’a justement un truc qui vient d’se libérer à Montdidier. **Faïcel Benguigui** Montdidier ? C’est où ça ? **Ako** C’est au-dessus de Paris. Faudra que t’encadres des gamins pour le centre de loisirs du 15 jovembre au 7 nanvier. **Faïcel Benguigui** Ah ouais, c’est bien ça ! **Ako** Ouais, c’est ça ouais… **Chœur** Alors euh… j’voulais prendre quelques p’tites minutes avec vous, là pour heu… prout !… heu… J’fais court, j’fais court. **Ako** Par contre, pour avoir le boulot, faut qu’t’ailles à la messe dominicale… **Faïcel Benguigui** Ah ouais mais… j’crois qu’ça va pas être possible… **Ako** Pourquoi ? Pourtant c’est bien, y’a un bon cadre… Faut juste que t’ailles à la messe… **Faïcel Benguigui** Ouais ben… j’crois qu’j’en ai rien à foutre, moi, de ta messe, pourrie, hein ? **Chœur** J’irai pas à ta messe dominicale Messe de merde J’irai pas à ta messe dominicale J’irai pas à ta messe dominicale Messe de merde J’irai pas à ta messe qu’est nulle à chier **Ako** Nan mais c’est vachement bien ! **Faïcel Benguigui** Faut qu’j’vienne habillé comment, à ta messe de merde, là ?… Hein ?… Tu crois pas qu’j’ai d’aut’ choses plus sérieuses à faire, là ? Hein ? **Chœur** C’est pas grave. **Ako** Nan mais, le truc, c’est qu’y faut qu’tu viennes un weekend à Montdidier, tu parles 5 sokarminutes avec le directeur… pis tu vas à la messe dominicale le dimanche, et pis t’auras l’boulot… **Chœur** Champagne, whisky… call girls. **Faïcel Benguigui** Écoute moi bien, Ako de merde… c’qu’y’a, c’est qu’j’en ai rien à foutre, moi, d’ta messe de merde… **Ako** Rahh… Quelle déception ! Fais un petit effort Faïcel… Cette messe te servira plus tard à trouver des contacts auprès des patrons du monde entier, qui seront prêts à t’embaucher… **Chœur** Euh… en fait, je sais pas raconter les blagues. Honnêtement, j’vous l’dis. **Ako** Mais ça, que t’chi, si tu ne participes pas à la messe dominicale de Montdidier… **Chœur** J’irai pas à ta messe de merde (x4) Ta messe de merde (x2) Ta messe dominicale de merde (x2) **Ako** Quel mépris ! Comment peut-on parler ainsi à Dieu ? **Faïcel Benguigui** C’est bon là ?… Tu vois c’qu’y’a, c’est qu’j’en ai rien à foutre, moi, d’ta messe de merde… **Ako** Tu as défié la parole de Jésus ! Cela peut te coûter très cher, Faïcel ! Réfléchis bien ! Cela te ferait du bien de participer à la mes… **Chœur** Ta messe de merde (x2) Ta messe dominicale de merde (x2) J’irai pas à ta messe de merde (x4) **Ako** Mais c’est pas une messe de merde ! **Faïcel Benguigui** Rien à foutre.
4:03
**Chœur** J’en ai rien à foutre De ta messe de merde J’en ai rien à secouer *T’es encore là ?* De ta messe pourrie *Hh hé ! T’es vraiment trop moche !* Je me fiche complètement *T’es qu’une putain d’baltringue !* De ta messe dominicale *Ha ha ha ha ha !* J’en ai rien à s’couer *J’en ai putain d’rien à foutre !* Ça me fait gerber *Tu ’omprends c’que j’veux dire ? Tu ’omprends ?* J’en ai rien à s’couer ’n’ai rien à s’couer J’en ai rien à foutre De ta messe dominicale Ta messe de merde, Ta messe pourrie Ça me fait gerber à un point Tu imagines pas comment Des baltringues comme toi, On en fait plus C’est sûr que des fiottes comme toi, Ça court pas les rues Tu kiffes… Humm… Tu kiffes ? Ouais… mmm… ouais… Tu kiffes, hein… Ouais… sss… Toi, tu… t’es l’genre de mec heu… tu kiffes la vie, toi. Hein ? Ouais… L’amour sincère, l’amour pur heu… tout ça c’est… c’est ton truc, ça, hein. Ça, c’est ton truc, hein… Ça, on peut l’dire. J’en ai rien à s’couer ’n’ai rien à s’couer **Narrateur** Tout en marchant dans la direction du quai, Faïcel repense à sa discussion téléphonique avec Ako. Il est partagé entre son désir de décrocher un job le plus vite possible et son dégoût de l’église cathalovichyste… Mais que choisir ?…
4:08
**Faïcel Benguigui** Qu’est-ce que je dois faire ? Je ne sais vraiment plus où j’en suis Lâcher toute affaire, Mes rêves, renoncer à mon paradis Tant pis si je fais des compromis C’est une opportunité J’ai perdu le fil Je crois plus en la fatalité Pourquoi faudrait-il Que je me plie à cette réalité ? Ça m’oppresse, je n’sais plus quoi penser Qu’est-ce que j’vais faire de ma vie ? Marcher sur le quai à l’air frais Évacuer mes pensées Voir Gégène et José **Chœur** Et j’ai avec moi… à mes côtés… Bonjour. **Narrateur** Faïcel arrive sur le quai, et à côté des pigeons, il trouve… Gégène ! **Faïcel Benguigui** Salut Gégène ! Il est pas là José ? **Gégène** Nan, il est pal’ti acheter un pack de Kl’onenpils… **Faïcel Benguigui** OK… Et toi alors ? Cha va ti ? **Gégène** Al’f, tu sais hein… j’ai pas un métier facile ! C’est qu’c’est d’plus en plus dul’ de viv’ de l’alcoolisme… **Faïcel Benguigui** Ben ouais j’imagine… T’as quand même des plans déclarés, des fois ? **Gégène** L’ha les salauds !… Ils déclal’ent de moins en moins ! Ils pl’éfèl’ent bosser avec des p’tits joueul’s qui tiennent même pas la l’oute !… Au bout d’quinze Pastis, y s’écl’oulent pal’ tell’e !… Ah la la !… On coul’t à la catastl’ophe ! **Faïcel Benguigui** Rassure moi, t’as encore ton statut quand même ? **Gégène** Pus poul’ tl’ès longtemps… Ils pal’lent de l’adier les pl’ofessionnels de plus d’soixante piges… Mais où va l’monde, nom de nom ?… Et toi, alol’s… c’est quoi ton gagne-pain, gamin ? **Faïcel Benguigui** Je suis violoniste de blues-funk. **Gégène** Ché quoi d’cha ? **Faïcel Benguigui** Chui musicien. **Gégène** Ha oui ! C’est bien ça gamin ! Tu t’amuses, t’es jeune, Faut en pl’ofiter… On a qu’une vie hein ? Comme on dit… Mais sinon dans la vie, tu fais quoi ? **Faïcel Benguigui** Ben, je viens d’te l’dire, chui musicien. **Gégène** Oui mais en vl’ai ? Dans la vie ? T’as bien un vl’ai métier ? **Faïcel Benguigui** Ouais, en fait chu… contrôleur de bus. **Narrateur** Il mentait ! **Gégène** Ben voilà ! Tu vois gamin ? Quand tu veux… Non mais fl’anchement ? L’ien qu’d’imaginer un statut poul’ ces feignasses, ça m’file la jaunisse, tiens… Hi hi hi hi hi !… **Faïcel Benguigui** Ouais ouais… Nan sinon heu… on vient d’me proposer un boulot pour encadrer des drôles. **Gégène** C’est bien ça, gamin ! **Faïcel Benguigui** Ouais, c’est à Montdidier. **Gégène** Ouais, ça fait un peu loin, c’est sûl’… **Faïcel Benguigui** Ouais, c’est même pas ça l’problème… Le truc, c’est que pour avoir le boulot, y faut qu’j’assiste à une messe dominicale… **Gégène** OK, bah… tu sais gamin… d’nos joul’s… faut êt’ pl’êt à fail’e des sacl’ifices… Ce sel’a qu’un dul’ moment à passer. Mais dis toi qu’apl’ès ça, t’aul’as eu c’que tu voulais ! **Faïcel Benguigui** Ouais, c’est vrai. Merci du conseil Gégène ! **Narrateur** En guise de remerciement, Faïcel pousse Gégène dans la rivière. **Chœur** Tziouw ! Glou glou… **Narrateur** Et il se casse en courant ! **Gégène** Salaud !… Viens ici que j’te bute enculé ! **Chœur** Faïcel Benguigui T’as poussé Gégène dans la rivière T’aurais pu lui foutre Un coup d’boule dans les bourses à c’t’enfoiré Cet arsouille, c’est tout c’qui méritait Mais José va rappliquer **Faïcel Benguigui** J’en ai rien à foutre de José Les babanes, j’en ai ma claque Sokarville, ville de merde
3:54
**Narrateur** Faïcel prend ensuite le chemin du bar discount où — une fois n’est pas coutume — il trouve Carl Arthur Pelligrini, hilare devant un baron de Belzéval… **Carl Arthur Pelligrini** Eh ! Faïcel !… Joins toi à ma table !… Hey ! J’te paye une mousse ! **Faïcel Benguigui** Merci l’ami. **Narrateur** C’est alors que le téléphone portatif de Carlo se met à sonner… **Chœur** Bon allez, 3-4 là, qui c’est qui dit 3-4 ?… **Carl Arthur Pelligrini** Ha ? Attends, deux sokarsecondes… **Narrateur** La sonnerie de Carl Arthur Pelligrini est sympathique, mais rien ne vaut celle de Faïcel Benguigui… **Carl Arthur Pelligrini** (Au combiné.) Allô ? **Daniel** Allô oui ! C’est Daniel, le gérant du NewSex ! **Carl Arthur Pelligrini** Ouais, salut Daniel ! Ça va ? **Daniel** Ouais… ta gueule, ta gueule… Dis moi… j’organise une petite soirée privée, là, ce soir au NewSex et… j’voulais savoir si tu pouvais v’nir jouer avec ton groupe, là heu… Comment vous vous appelez déjà ? **Carl Arthur Pelligrini** Les Perfusion. **Daniel** Ouais c’est ça… Donc euh… b… ben si vous pouviez animer la soirée euh… J’vous paierai une limonade ! Hein ? J’suis sympa quand même ! **Carl Arthur Pelligrini** Ben euh… f… faut qu’j’appelle les aut’ membres du groupe pour voir s’y sont dispos déjà… **Daniel** Ouais ben… fais ça rapidement alors, hein, passke des offres comme ça heu… t’en auras pas beaucoup, hein, c’est moi qui te l’dit… Et en plus, j’crois qu’y aura Émile Franleux-Morsso et son copain Leonardo… Y pourront vous filer des tuyaux et vous pourrez discuter musique… La classe, nan ? **Carl Arthur Pelligrini** Ah ouais ! Trop bien… **Daniel** Bon ben tu m’donnes la réponse vite OK ?… T’as qu’à m’envoyer un fax sur « Copains d’Avant » ou un pigeon sur SMS… Ça marche ? **Carl Arthur Pelligrini** OK ouais, on fait comme ça ! **Chœur** Tziou ! **Carl Arthur Pelligrini** À tout’ Daniel ! **Chœur** Tut… Tut… Tut… **Narrateur** Daniel a déjà raccroché… **Chœur** Tut… Tut… Tut… Tzyowouh ! **Narrateur** Et Faïcel est parti pisser… **Carl Arthur Pelligrini** (À Faïcel.) Ha ! Te v’là !… Alors, comment tu vas ? Comment tu vas ?… **Faïcel Benguigui** Mieux. Je viens de foutre Gégène à la flotte… Ça fait du bien. **Carl Arthur Pelligrini** Je comprends ça. Sinon heu… c’est toujours OK pour le concert au festival « Funk et Bière » avec mon groupe ? **Faïcel Benguigui** Ah là, va y avoir un p’tit problème, c’est qu’j’peux pas y aller en fait… S’ke bon je… ch… chui convoqué à une messe dominicale… C’est euh… si j’y vais pas… j’peux pas avoir d’travail… donc j’pourrai pas aller au concert. **Carl Arthur Pelligrini** Ah merde. Ah c’est… c’est con ça. **Faïcel Benguigui** Ouais… C’est… c’est pas grave, tu sais heu… tu trouveras un aut’ violoniste… Bon euh… une messe dominicale, c’est quand même plus important. Donc c’que j’vais faire, c’est qu’j’vais aller à la messe. Hein ? Passke j’ai une tête à aller à la messe, moi. **Carl Arthur Pelligrini** Et c’est où ta messe ? **Faïcel Benguigui** Ben c’est à Montdidier. **Carl Arthur Pelligrini** Ah oui Montdidier ! Ouais, j’vois où c’est… c’est au-d’ssus d’Paris ? **Faïcel Benguigui** Ouais, c’est au d’ssus d’Paris. Bon, l’mec, apparemment… y veut qu’j’vienne à sa messe. Mais c’qu’y sait pas, c’est qu’chui un peu fou quoi, c’est qu’sa messe, j’en ai rien à foutre. **Carl Arthur Pelligrini** Mais t’y vas que pour la messe ? Kesse tu vas faire là-haut sinon ? **Faïcel Benguigui** Nan ! C’est pour un boulot ! Mais bon l’mec euh… y veut qu’j’assiste à la messe ! Mais bon heu… j’vais y assister à sa messe, moi, ss… J’vais rentrer dedans en camion. **Carl Arthur Pelligrini** Ah ouais… Nan ben euh… On f’ra sans toi, quoi. **Faïcel Benguigui** Ouais, chu désolé, bon… C’est pas grave. Tu sais, un jour sans violon, c’est rien. J’préfère aller à la messe. J’vais m’habiller en curé. Pis j’vais aller faire la messe. **Carl Arthur Pelligrini** OK. **Faïcel Benguigui** J’embrasse quand même Ako, passke bon, sans lui heu… j’pourrais pas assister à la messe dominicale. Hein ? **Carl Arthur Pelligrini** D’ailleurs, chu très content qu’t’y assistes. Tu donneras l’bonjour au directeur d’ma part. **Faïcel Benguigui** Ouais, j’u f’rai quat’ bises. **Narrateur** C’est alors, que surgissant du Boulevard Faidherbe et portant un kimono, José vient se poster à 3 sokarmètres de leur table, dans la position d’un joueur de savate prêt à dégainer son poing. **José** (À Faïcel.) J’ai appris qu’t’avais foutu mon pote Gégène à la flotte. **Faïcel Benguigui** Ouais et ben quoi ? Ça a pas l’air de t’plaire là… **José** Ça va t’coûter très cher !! J’ai pris des cours avec Stani ! Chu ceinture marron 3è dan ! Tu vas rien comprendre !… **Narrateur** Sur ces paroles et tel un félin-ninja défoncé aux champis, José se propulse en arrière d’un saleto décrivant un arc de cercle d’un diamètre de 128 sokarpieds !!… **Chœur** Shhh… Bwaam ! **Narrateur** Et se viande dans la fontaine. **Chœur** Glou glou glou… Pin pon pin pon pin pon… **Carl Arthur Pelligrini** (À Faïcel.) Bon, j’te laisse, j’dois appeler mes zicos pour c’soir… On joue au NewSex… **Faïcel Benguigui** OK, ciao vieux loustic ! **Carl Arthur Pelligrini** Salut vieux loup ! **Chœur** Bam ! Piiin… Pooon… **Narrateur** L’appel des zicos est d’une formalité et d’une banalité sans précédent dans le monde de la musique fusion…
5:03
**Narrateur** Donc, allons directement au soir. Il est minuit-dix, Carlo passe devant la file d’attente interminable et sonne à la porte du NewSex… **Chœur** Tzing ! Tzong ! **Narrateur** C’est le Caporal-chef Jolivet en personne qui lui ouvre… **Caporal-chef Jolivet** Keuwaaa ??… Qu’est-ce qui y’a là ?? **Carl Arthur Pelligrini** Ben chu musicien en fait, pour ce soir là… **Caporal-chef Jolivet** Ouais c’est ça, et moi chui Francis Lalanne… **Carl Arthur Pelligrini** Nan mais c’est vrai hein ! **Caporal-chef Jolivet** Ah ouais ? Et kesse qui m’le prouve, hein ?… Moi j’te crois pas… J’dis qu’tu mens… **Carl Arthur Pelligrini** Mais non ! J’vous jure m’sieur l’agent ! J’fais partie du groupe de fusion. L… Les Perfusion ! **Caporal-chef Jolivet** Ouais c’est ça ouais… et mon cul c’est du poulet ? Va faire la queue comme tout l’monde ou j’te fous un coup d’tatane ! **Carl Arthur Pelligrini** Sans dec’, m’sieur l’agent ! C’est vrai… Regardez ma boîte d’instrument ! **Narrateur** C’est alors que, alerté par les éructations du Caporal, Daniel se pointe à l’entrée… **Daniel** (Au Caporal.) C’est quoi c’bordel là ??… Encore un manouche, c’est ça ?… (À Carl Arthur.) Ha !… Salut Carlo ! Comment ça va ?… Excuse le Caporal, hein ! Il est très con en ce moment… **Carl Arthur Pelligrini** Oh… Faut pas dire ça… **Daniel** Allez viens ! Entre ! **Chœur** Clac. **Narrateur** Mesdames et Messieurs… une production Philippe de Waldekens… Le NewSex !! Carl Arthur découvre une ambiance tamisée, des « call-en veux tu-en voilà », et remarque la présence d’Émile Franleux-Morsso (sans son copain Leonardo ha…). Il aperçoit les membres de son groupe en train de jouer une musique adaptée dans un recoin de 2 sokarmètres carrés. Il va à leur encontre quand il se fait accoster par une call en guépière d’une opacité étonnante… **K-Lou** Bonjour-han ! **Carl Arthur Pelligrini** Euh… bonjour. **K-Lou** Ça va-han ? **Carl Arthur Pelligrini** Ouais ouais ça… ça va ouais… **K-Lou** Tu viens souvent ici-han ? **Carl Arthur Pelligrini** Euh nan, c’est la première fois, c’est passke chu musicien avec eux là. Mais chu un peu en r’tard, voilà quoi. **K-Lou** T’es musicien-han ?… Trop bien-han !… Tu pourrais m’signer un autographe-han ? **Carl Arthur Pelligrini** Euh… Ouais ouais, bien sûr-han ! C’est pour qui ? **K-Lou** Alors mon nom c’est K-Lou-han… **Carl Arthur Pelligrini** Et comment ça s’écrit ? **K-Lou** Comme ça s’prononce-han… K-han… Lou-han… **Carl Arthur Pelligrini** OK… tiens. **K-Lou** Merci-han !! Trop bien-han !!… Moi j’a-D-ore les musiciens-han ! **Carl Arthur Pelligrini** Ah ouais ? **K-Lou** Ouais-han… Mon préféré, c’est Chimel Darsou-han… Il m’a d’jà signé un autographe-han… **Carl Arthur Pelligrini** Ah ouais, la classe… **K-Lou** Ouais-han… Et puis, il est si romantique-han… J’me rappelle-han… un jour, il est venu vers moi-han… m’a pris la main-han… et m’a dit-han… **Chimel Darsou** Je m’appelle Chimel Darsou Tu m’fais bander la K-Lou Je vais brouter ton minou Et bouffer tes ovaires Tirons un coup Allez, on est entre nous Vas-y, fais pas ta relou Car je suis un français de droite Une droite qui va t’enculer ! **Carl Arthur Pelligrini** J’vais te dire un truc la K-Lou T’as vraiment des goûts de chiotte Et en plus tu cocottes comme une fouine **K-Lou** J’y peux rien, c’est « comme ça » J’aime la merde la plus sincère Ho-ah-ah-oh-ah-ouh-ha **Narrateur** Sur ce, Carlo quitte la donzelle et rejoint les Perfusion pour un set d’ultra-baloche expédié en un so-quart d’heure, sans compter les 38 bis non indemnisés… Quand il quitte le NewSex, Phillippe de Waldekens est torché, le Caporal-chef Jolivet se bastonne la gueule avec Leonardo qui s’était pointé entre temps, et il voit Émile Franleux-Morsso ramener la K-Lou dans sa grosse bagnole tunée à mort… Carlo n’a plus qu’à rentrer chez lui à pied. Il a 10 sokarbornes à se taper. Malgré ça, il se dit qu’il a quand même de la chance… Hé oui ! Pouvait-il espérer meilleure récompense que de vivre dans le meilleur des mondes… **Chœur** On habite à Sokarville C’est vraiment super sympa Pas besoin de changer, c’est cool On a pas à réfléchir Philippe s’occupe de tout ça Il va très loin, on sent ses couilles **Narrateur** Le lendemain matin, José vient trouver Gégène sur le quai des pigeons.
2:44
**José** Hey Gégène ! Tu fais quoi c’soir ? **Gégène** Haaaa !!! Mon cl’âne… Euh… que dalle ! Poul’quoi ? **José** Parce qu’y a une giga-teuf derrière l’église… **Gégène** Ché où cha ? **José** À côté du parc Léo Lagrange ! **Gégène** Mel’de… Ha yé… j’ai pus toute ma tête moi… **José** En face du quai du Moulin ! **Gégène** Ouais… **José** Tu sais, là où tu vas tout le temps… à côté des pigeons ! **Gégène** L’ah… vl’aiment j’vois pas hein… **José** Ici !!! **Gégène** Ah ouais, ouais ! Bien sûl’ ! Hé… ici quoi !… Ha ha ! Ben ! On a qu’à y aller maintenant alol’s ! Piss’ qu’on y est ! Ha ! Pis… P’têt’ que la buvette est d’jà ouvel’te ! **José** Ha ben ouais, elle est ouverte en fait… J’la vois d’ici. **Gégène** Hummmm… moi j’la sens… Ça sent l’Picon nom de Dieu ! **Narrateur** Les deux poivrots arrivent à la fête patronale du quartier de Ham-sur-Meuse et tombent pile-poil au moment de la cérémonie commémorée par le maire de Sokarville : Philippe de Waldekens porte un ensemble Quechua et une paire de Rabanne camouflant une gueule de bois dûe à la mythique cuitasse de la veille… **Gégène** Philippe ! Salaud ! **José** Chut… tais toi ! Ça m’rappelle l’Indochine… **Philippe de Waldekens** (Aux clairons.) Ouvrez l’banc ! Ce s’ra l’Harmonie d’Fromelennes qui f’ra « Le Drapeau » ! **Narrateur** Et c’est Jean-Marc Dilsoni qui conclue l’appel des morts… **Philippe de Waldekens** Edmond Gustave ! **Jean-Marc Dilsoni** Mort pour la France. **Philippe de Waldekens** Nicolas Bruche ! **Jean-Marc Dilsoni** Mort pour la France. **Philippe de Waldekens** Rémy Galichet ! **Jean-Marc Dilsoni** Mort pour la France. **Philippe de Waldekens** Guerre d’Indochine. Faïcel Iboudghacen ! **Jean-Marc Dilsoni** Mort pour l’Algérie. **Philippe de Waldekens** Fermez l’banc, s’il vous plaît ! **Jean-Marc Dilsoni** C’est bon, vous… vous pouvez « romper ». **Narrateur** Sous le poids de l’émotion, José ne peut retenir ses applaudissements. **José** Bravo ! **Gégène** Philippe !!… Je sais où tu t’caches !… Viens ici que j’te bute enculé… **Narrateur** C’est maintenant l’heure de la parade, avec l’Harmonie de Poilcourt-Sydney…
3:12
**Chœur** Ouh-wah (x10) Ouh-choubidou-wah Choubidou Obi-Wan Kenobi Choubidou-wah Choubidou-wah Obi-Wan Kenobi Il est con comme Bernard Menez Quand y joue du piano pas en place Pa-pa-pa (x14) Wah-wah-wah Pa-pa-pa (x30) Waw!… Wah-wah-wah-wah-ouh Wah-ouh-wah-ouh Blue eyes! **Narrateur** Oh yeah… Laissons donc les anciens combattants se pochetronner la gueule et se blinder la panse au vin d’honneur, et voyons ce qu’il se passe le soir même, hé hé hé… Mais oui !… C’est maintenant le moment tant attendu par tous… le bal disco !!!
3:09
**Jean-Mich** Bienvenue ce soir-hha… à la fête patronale du quartier deeeuh… Ham-sur-Meuse-hha !… Avec à la sono-hha… animation Méga 2000 !… Méga 2000-hha… avec Jean-Michhh !! **Chœur** Come on, baby!… **Jean-Mich** Hh, hh, hh, hh… Et oui désolé messieurs… Ce coup ci, ce n’est pas Mélissaaarrhhh !… **Chœur** Ta gueule ! Viens ici sale enculé ! Salaud ! **Jean-Mich** Alors-hha… ce soir-hha… nous avons-hha… le Grrrand Gagnant du concours de T-shirt mouillés-hha… !! Ce soirrrrr… pour vous mesdames ! Un homme !… (À Gégène.) Bonjour et bienvenue monsieur… **Gégène** B… beu… beuarrhhh. Beu… b’leuj… bonjoul’ ! **Jean-Mich** Bonjour et bienvenue monsieur sur la piste de tous les frissons, j’ai nommé : Méga 2000-hha… ! Alors aujourd’hui, nous recevons-hha… votre nom, monsieur ? **Gégène** Beuarhh… euh al’f… Gégène !! **Jean-Mich** Aujourd’hui sur le grand plateau de Méga 2000-hha… ! Nous recevons Gégène-hha… !! Bonjour Gégène-hha… ! **Gégène** B… b… ’joul’… hic ! **Jean-Mich** Bonnjourrrr Gégène-hha… !! **Gégène** Bonjoul’ à toute la l’adio de… Sokal’… v… ville et pis à… D… à… José… t… et pis… **Jean-Mich** Dites donc euh… Gégène-hha… vous vous êtes bien pochetronné-hha… **Gégène** Ah ouais al’f… c’est clail’… J’en tiens une bonne là… hic ! Chu avec mon pote… José là… V… voyez l’type là-bas… hic, ah… avec la chemise de tantouz’… b… beuarrrrrhhhh !!!! **Narrateur** Ha !… Je crois que notre ami Gégène vient de déposer une bonne quiche ! **Jean-Mich** Bon c’est rien… Alors dites moi Gégène, vous habitez où-hha… ? **Gégène** Eurhh… euh… je sais pus ! **Jean-Mich** Et… qu’est ce que vous allez nous chanter ce soir, Gégène-hha… ? **Gégène** Ha… vais ch… vais chanter… une chanson !!… Avec mon pote José ! (À José.) Hein José ? Viens ichi !! **José** Gégène !! Mon… pote !… Hh… hic ! **Jean-Mich** Oui et donc-heu… vous allez chanter-hha… ? **Gégène** Euh… Les Yacks !… Du Con Némara !!! **José** Ouais !! **Jean-Mich** Euh… vous êtes sûrs de vous là ? Parce que c’est pas une chanson facile, hein ? **José** Vas-y, fait pas chier… Envoie… hic !… la sauce… **Gégène** Ha ha ha ha !!! **Chimel Darsou** Là-baaas au Connemara On sait tout le prix du silence Là-baaas au Connemaraaa On dit que la vie-hh C’est une folie Et que la folie Ça se danse-aaarh **Narrateur** Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin… Savourant cet intermède magique du IIIè Reich, Jean-Marc Dilsoni a fait dans son froc. Pour sauver sa dignité, il s’empresse de fondre les fils du disjoncteur… **Chœur** Tziouw ! **Narrateur** … en y étalant ses selles bien moulées. La fête est annulée avant même d’avoir commencé… Les sokarvillois sont priés de rentrer chez eux. La nuit passe… Une semaine passe… Et c’est le grand festival « Funk et Bière » avec le groupe de Carlo… les Perfusion !!!
2:40
**Chœur** Funk et Bière, oui c’est super ! J’aurais voulu être un artiiiiste ! Funk et Bière ! Pour pouvoir jouer mon numérooo ! Funk et Bière ! Come as you are Funk et Bière ! As I want you Funk et Bière ! Poings fermés ! Funk et Bière ! Arrrhhh !!! Funk et Bière ! Funk — Bière Deux choses qui nous sont chères On le sait Bière — Funk Ou reggae chacha punk En latino Qu’importe ce qui compte C’est d’s’éclater un max Michael ou Marvin Gaye *Ouh-ouh-choubidou-wah* B.S.T — T.O.P *Ouh-ouh-choubidou-wah* Sans oublier l’medley *Ouh-choubidou-wah* Funk et Bière ! Et je diiis… Funk et Bière ! F — B C’est trois jours non-stop c’est Pour ça qu’on B — F Attends j’vais prendre une Leffe Comme ça on a l’impression D’swinguer à la ’ricain Ciney ou St Feuillin Chimay bleue ou Jeanlain Maredsous — St Landelin On a jamais faim Funk et Bière ! La la la la! Hey Jude! La la la la! Funk et Bière ! Funk et Bière, oui c’est super ! **Narrateur** Pendant ce temps… à Montdidier… la parole est à L’abbé Maklouf…
4:40
**L’abbé Maklouf** Mes très chers frères hm-hm… et sœurs hm-hm… nous voici réunis ensemble hm… pour cette grande messe dominicale en mi mineur hm-hm… Pour nous accompagner hm… le groupe de Monsieur Faïcel Benguigui, qui nous vient tout droit hm… de Sokarville hm… Ha… hm… Sokarville hm… et son maire de droite hm-hm… Philippe de Waldekens hm-hm… hummm… une belle personne hm-hm… hummm… de droite… mm… une droite sévère ! Hmm… hm-hm… et bandante ! Hmm-m hmm hmmm… hmm-m hmmmm hmmm… waf !… Hmm… hm… oui donc, hm-hm… il nous vient de Sokarville, et va nous interpréter une douce mélopée… **Faïcel Benguigui** C’est bon là ? Tu vois, c’qu’y a, c’qu’y a, c’est qu’j’en ai rien à foutre moi, d’ta messe de merde… **L’abbé Maklouf** Satan !!… Sors de ce corps ! Hm-hm… **Faïcel Benguigui** Il est d’combien l’salaire là ? **L’abbé Maklouf** Et bien, hm… on vous paiera une limonade hm-hm… **Faïcel Benguigui** Ah ouais, mais c’qu’y a, c’est… j’crois qu’j’vais faire d’mi-tour là. Hin, hin, hin, hin, hin…
Remonter en haut de page. |
Site créé et maintenu par Nicolas Bruche : <nbruche@riseup.net>. |
http://nicolas.bruche.free.fr |
Page mise à jour le jeudi 7 décembre 2023 à 19:35:40. |